Pauline, notre seconde équipière avait également tenu un journal de bord, voici donc un de ses articles "aigre-doux" (si je puis dire)
L’envers du décor
Dimanche 31 janvier 2016

Aussitôt
mangée, aussitôt rendue en bouillie à Neptune. Une heure plus tard
c’est l’eau que j’avais bue agrémentée de ma demi-dose que je
renvoyais dans l’évier. Après ce gaspillage d’énergie, me
voilà prostrée toute l’après-midi dans ma couchette, chaque
mouvement du voilier secouant mon estomac essoré. Puis un empannage
a eu raison de quelques spasmes me faisant sortir quelque chose comme
du suc gastrique ou de la bile. Délice et volupté. Heureusement, le
suppo (de Satan ?) envoyé en mission pour rétablir l’ordre
interne a dû aider à calmer le jeu. Trois cuillères de riz au
dîner. J’ai gardé précieusement le bol au creux de mon bras pour
me donner du courage jusqu’à mon heure de quart, de trois à six
heures du matin, que je ne voulais pas faire assumer à Clacla et
Henri.
Trois
heures du matin, Henri me secoue doucement le bras. « Je vais
voir si j’arrive à me trainer jusqu’ à la toilette* ».
Après cet exploit, je réussis à finir mon bol de riz et vingt
minutes plus tard je suis habillée, dans le cockpit, prête à...
m’y recoucher jusqu’à six heures et demie. Quelques efforts
cependant toutes les vingt minutes pour faire le tour d’horizon,
vérifier si le vent n’a pas forcit ou mollit et me recoucher
aussitôt, la tête dans le coton, de la houle dans la tête.
Six
heures trente. Encore un bol de riz salé et à l’huile d’olive
avant de me recoucher. Le lendemain s’est présenté sous un bien
meilleur jour : Henri à l’harmonica et moi au pandeiro, mer
un peu moins houleuse, douche sur le pont, ça requinque !
*Les
toilettes sont belges sur le Serendip.
Par Pauline
Ducept
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