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mercredi 16 mars 2016

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Pauline Ducept : L'envers du décor.

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Pauline, notre seconde équipière avait également tenu un journal de bord, voici donc un de ses articles "aigre-doux" (si je puis dire)

L’envers du décor

Dimanche 31 janvier 2016

 

Il y a deux jours, j’ai eu ma pire attaque de mal de mer : j’avais pensé que le moment était venu d’arrêter de me doper tous les matins, je n’ai donc pas pris ma demie dose du médicament du pharmacien Van Bosch... A midi, j’ai péniblement préparé trois bols de salade composée au pois chiche, concombre, cœurs de palmier et maquereau, assaisonnée de citron vert, sauce soja et huile d’olive.
Aussitôt mangée, aussitôt rendue en bouillie à Neptune. Une heure plus tard c’est l’eau que j’avais bue agrémentée de ma demi-dose que je renvoyais dans l’évier. Après ce gaspillage d’énergie, me voilà prostrée toute l’après-midi dans ma couchette, chaque mouvement du voilier secouant mon estomac essoré. Puis un empannage a eu raison de quelques spasmes me faisant sortir quelque chose comme du suc gastrique ou de la bile. Délice et volupté. Heureusement, le suppo (de Satan ?) envoyé en mission pour rétablir l’ordre interne a dû aider à calmer le jeu. Trois cuillères de riz au dîner. J’ai gardé précieusement le bol au creux de mon bras pour me donner du courage jusqu’à mon heure de quart, de trois à six heures du matin, que je ne voulais pas faire assumer à Clacla et Henri.

Trois heures du matin, Henri me secoue doucement le bras. « Je vais voir si j’arrive à me trainer jusqu’ à la toilette* ». Après cet exploit, je réussis à finir mon bol de riz et vingt minutes plus tard je suis habillée, dans le cockpit, prête à... m’y recoucher jusqu’à six heures et demie. Quelques efforts cependant toutes les vingt minutes pour faire le tour d’horizon, vérifier si le vent n’a pas forcit ou mollit et me recoucher aussitôt, la tête dans le coton, de la houle dans la tête.
Six heures trente. Encore un bol de riz salé et à l’huile d’olive avant de me recoucher. Le lendemain s’est présenté sous un bien meilleur jour : Henri à l’harmonica et moi au pandeiro, mer un peu moins houleuse, douche sur le pont, ça requinque !
*Les toilettes sont belges sur le Serendip.
Par Pauline Ducept


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