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mercredi 16 novembre 2016

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La  voile à moteur



Dans l’esprit de certains « voileux » le moteur occupe une place particulière  à laquelle ils vouent un  rapport amour/haine assez curieux. Il y en a même qui considèrent que le moteur c‘ est pour les « promène-couillons » et que rien ne vaut la belle godille d’antan.. Cette mentalité est souvent due à des lacunes dans les aspects techniques et pratiques de comment un bateau réagit au moteur.  Nous allons donc voir ici quelques points essentiels pour bien manœuvrer au moteur.


Sans moteur.


Pour bien (ou mieux) manœuvrer au moteur il faut pouvoir imaginer son bateau vu par dessus  et bien comprendre l’influence que le vent aura sur sa carène.


Le premier exercice consistera donc à aller dans un endroit assez dégagé, de couper le moteur et d’arrêter le bateau complètement. Que se passera-t-il ? Le bateau, sous l’influence du vent pivotera de façon à se présenter au Près Bon plein entre 45 et 70 degrés du lit du vent. Cet angle est propre à chaque bateau et dépend de la forme de la carène et de la répartition des surfaces mouillées.

Le bateau n’avançant pas, la quille ne l’empêchera pas de dériver, ce qu’il fera lentement latéralement,  dans le sens du vent (avançant en crabe).


On attache un point du bateau.


Si par contre on attachait le bateau à l’avant, par exemple, et bien on ferait comme une girouette. L’amarre sera parallèle à la direction du vent. C’est ce qui se passe quand on est à l’ancre, lorsque le vent tourne le bateau tournera aussi et sera toujours face au vent.

Ayant considéré tout cela sans utiliser de moteur, il est temps d’allumer le moteur.


Au moteur.


Apparemment c’est simple, c’est comme une voiture on tourne à gauche on va à gauche on tourne à droite on va … à droite. Et bien pas du tout ! Le bateau au moteur est soumis à une série de contraintes qui influence son comportement : l’effet de barre, l’effet d’hélice et la prise au vent.

Comment marche la barre quand on est au moteur ?


On ne se  pose jamais trop la question, mais ça vaut la peine de regarder sous l’eau. En marche avant, l’ hélice aspire l’eau de l’avant et la projette sur l’arrière, c’est à dire sur le gouvernail, la pression de l’eau sur celui-ci augmente et le bateau pivote, avant même d’avoir de l’erre (de la vitesse). Il pourrait pratiquement tourner sur place. C’est surtout le cas des voiliers avec un arbre d’hélice où l’hélice est proche du gouvernail.

En marche arrière par contre, lorsque le bateau démarre, l’hélice aspire l’eau de l’arrière et la projette devant. Le gouvernail n’a que très peu de pression et on aura beau tourner la barre d’un côté ou de l’autre le bateau ne sera pas manœuvrant. De plus la pression d’eau sur la quille (qui est droite) augmente et le bateau aura plutôt tendance à préférer la ligne droite.

Nous verrrons un peu plus loin ce qu’il se passe alors s’il y a du vent.

On voit donc que le gouvernail ne fonctionne pas pareil en marche avant qu’en marche arrière. En plus il faudra tenir compte de l’effet d’hélice.

Effet d’hélice


L’hélice en tournant a tendance à tirer le bateau sur le côté. C’est dû à ce que sur le bas de l’hélice l’eau est plus dense que sur le haut. C’est une question de pression due à la profondeur mais aussi du fait que sur le dessus il y a plus de bulles d’air qu’en dessous. Cette dissymétrie est surtout sensible en marche arrière lorsque le bateau n’a pas encore suffisamment de vitesse pour que le gouvernail et la quille l’empêchent de dériver.

Voilà une fois nommé ces phénomènes voyons comment ils peuvent affecter la manœuvre sur le plan pratique. D’abord une règle générale, ces phénomènes sont plus forts que vous ne le pensez, n’essayez pas (trop) de les contrer, mais plutôt de vous en servir.

Cas pratique numéro 1


Je quitte mon appontement en marche arrière. Je veux aller à droite, mais mon hélice m’entraîne à gauche.

Tant que vous n’aurez pas suffisamment d’erre (de vitesse), le bateau restera difficile à barrer, le truc est d’arrêter l’hélice au moment de barrer et de donner les petits angles de barre. Voici la méthode :
Le bateau est arrêté : coup de fouet vers l’arrière (on met brièvement beaucoup de gaz en marche arrière).

Le bateau commence a bouger, point mort (l’hélice s’arrête) on barre le bateau, puis légère marche arrière. Effet d’hélice. Re-point mort on barre, re-gaz arrière etc.. etc.. S’il n’y a pas de vent on doit pouvoir aller où on veut.


Numéro 2 : Avec du vent.


Règle impérative, en marche arrière le bateau n’est manœuvrant que contre le vent, si on va « avec »le vent (c.à.d. : dans sa direction) avant même qu’on aie pu acquérir de la vitesse le vent prendra d’un côté ou de l’autre du nez de votre bateau et le fera pivoter. Si en plus on est contre le sens de l’hélice on ira où le bateau décidera. Il est donc bon  de s’’élever un peu et de voir tous ces éléments de haut, avant de décider si on ira à droite ou à gauche et si on sortira en marche avant ou en marche arrière.

Cas numéro 3 : tourner sur place.


Voici un exemple ou le moteur peut nous aider. On est dans un chenal étroit et on doit faire demi-tour . On procède le la façon suivante :
On met la barre dans le sens de la traction de l’hélice. (c’est dans ce sens qu’on fera pivoter le bateau.) on donne un coup de fouet  en avant. (Petit coup de gaz), la pression du jet d’eau sur le gouvernail va faire pivoter le bateau.
Dès que le bateau avance on fait une marche arrière (léger coup de fouet) pour l’arrêter, L’hélice tirera le bateau un peu plus loin. Notez que la barre reste tournée du même côté (on n’inverse pas la barre) puis …
on recommence : coup de fouet avant, marche arrière etc. etc.. jusqu’`a ce que le bateau aie fait son  tour.

Exercice.



Pour s’exercer à tout cela on met le bateau à l’arrêt, face au vent et on trace un carré sans que l’’étrave ne tourne  trop.  Si on réussi on n’a plus à s’inquiéter pour les manœuvres à l’avenir.

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